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« Casser les représentations autour du handicap »

Avec son premier triathlon pour tous, T’Cap le 12 juin, le GSEM a tapé juste, grâce à une organisation parfaite. Vivien Fontaine, pilote du projet, revient sur cette animation qui a regroupé plus de 300 personnes.

Nom : Fontaine
Prénom : Vivien
Âge : 45 ans
Fonction : Pilote du projet T’Cap pour le GSEM
Discipline préférée en raid : Course à pied

  1. Pourquoi avoir organisé le premier triathlon pour tous, le 12 juin, à Nice ?
    Pour commencer, je travaille dans le secteur médico-social, et j’œuvre pour faire en sorte que le droit commun s’ouvre aux personnes en situation du handicap, comme l’oblige la loi de 2005. Et c’est en préparant l’IronMan de Nice en 2019 que j’ai eu une sorte de flash, sur le fait que je prêchais la bonne parole autour de moi, mais que finalement au sein de mon propre sport, je n’avais pas d’action concrète dans ce domaine et qu’il n’y avait que très peu d’ouverture. De là est parti le projet de triathlon pour tous, avec le club du GSEM. On a rapidement abandonné l’idée d’une épreuve handisport car il fallait se conformer à des catégories bien précises, et ça allait à l’encontre de l’idée principale de faire quelque-chose d’ouvert à tous. C’est pour cela qu’on a privilégié une animation sans chrono. Nous avons réuni près de 300 personnes, en situation de handicap, ou non, des personnes qui avaient peur de l’eau, des personnes âgées. Il y avait le choix entre plusieurs distances sur chaque discipline, chacun faisait selon ses envies et ses moyens.
     
  2. Annick Segabiot-Viator, présidente de la Commission Mixité / Paratriathlon de la Ligue, a salué votre travail (témoignage à lire ci-dessous) et tout le matériel mis à disposition. Quel a été le point le plus complexe à mettre en œuvre ?
    Quand on va sur un triathlon, on s’adapte aux distances proposées. Ici, on a fait l’inverse, on a voulu se conformer aux personnes présentes. Il y a eu un gros travail en amont, pour appeler toutes les personnes inscrites, pour connaître leur handicap et/ou leurs besoins. Par exemple, si quelqu’un avait un problème d’équilibre, il fallait un tricycle pour le vélo. Pour la natation, nous avions des canoës pour accompagner, mais aussi des “frites” pour ceux qui n’étaient pas en confiance. A partir de là, on a organisé des départs toutes les 30 minutes, en répartissant les concurrents pour avoir le matériel disponible à chaque vague. Nous avons eu environ 100 triathlètes bénévoles pour accompagner, ce qui a aussi cassé les représentations qu’ils pouvaient se faire du handicap.
     
  3. Cette première édition réussie en appelle donc une autre en 2023 ?
    Oui sans doute, car nous sommes plusieurs engagés sur le projet avec Jean-François Bregeon, Julie Charpentier, Caroline Guichet et Albert Luciano, président du GSEM. Nous avons réussi à faire ce que l’on voulait, mais il y a peut-être d’autres pistes à explorer. Est-ce qu’on ouvre cette journée à d’autres sports, est-ce qu’on y greffe une compétition pour que tout le monde se retrouve autour de l’événement. On va rapidement y réfléchir.

Le témoignage d’Annick Ségabiot-Viator : “J’ai passé la journée aux côtés de l’organisation et ça a été incroyable. J’ai vu sur cette journée des personnes avec toute sorte de handicap, des personnes atteintes de trisomie, des personnes valides, des personnes âgées. Je connais le triathlon, je sais ce qu’est une organisation, mais ça a été comme une révélation pour moi de voir que tout le monde, à son niveau, pouvait se retrouver autour du triathlon. J’ai eu le sourire toute la journée et l’organisation a fait un travail exceptionnel pour l’utilisation du matériel, l’organisation des départs. C’est un événement que j’espère revoir. »